La crevette attaque la plage
Qu'il est dur le chemin de l'écriture
quand on a laissé pousser dans sa main, un long poil anti blog. Que
vais je écrire, qu'est ce que je peux bien leur dire, est ce que ça
vaut le coup et si c'est le cas, vais je avoir des réactions ? Ce n'est
qu'une petite part des questions qui me tournent autour quand vient
l'envie de m'y remettre.
Mon style se repose, il n'a pas envie d'être dérangé.
Mais voilà, à force de ne plus écrire, je n'écris plus. Et moins j'écris, moins je retrouve mon style.
Hé hé...
Alors
pour reprendre mes marques, j'ai décidé d'aller cette semaine à
l'encontre de ce que je souhaite faire en reprenant chaque jour tout
ce que je n'aime pas chez les autres. En utilisant ces anti modèles,
j'espère peut être récupérer mon identité.
Ce n'est pas clair ? Ce n'est pas grave. Il suffit de se jeter à l'eau pour mieux comprendre.
Aujourd'hui : La crevette "je hurle mais c'est dans ma tête" domestique
Quand
Y m'a dit qu'il m'invitait au restau, j'étais tout heureuse. J'avais
envie d'un bon plat de moules depuis des mois avec des frites et de la
sauce mayonnaise en veux tu en voilà par paquets. J'adore les moules,
elles sont gentilles, elles me comprennent et même parfois, elles sont
bonnes à manger. Plus tard , je voudrais être une moule pour cuire
mollement dans une casserole et sentir le doux parfum de la cuisson sur
ma peau dorée.
Mais Y ne me comprend pas. Depuis des années
que nous vivons ensemble, il n'a toujours pas compris. Il ne m'a même
pas proposé de choisir, il a pris pour moi et nous voilà tous les deux
dans le même restaurant chinois. Je déteste le chinois, ces gens là
mangent du chien. Je le sais, je l'ai vu. C'est comme si Y m'avait
insulté, comme s'il me disait "j'en ai rien à foutre de tes moules, moi
ce que je veux, c'est un bon rouleau de printemps et des nems qu'on ne
compte pas." Son attitude était totalement détestable.
J'avais
envie d'hurler, de lui envoyer mon assiette en pleine figure, de lui
balancer ses quatre vérités sur lui, sur sa mère, sur son chien et sur
tout ce que je dois subir à cause de son attitude déplaisante. Plutôt
qu'une soupe, j'avais envie d'un bon scandale comme dans les films. Je
l'aurais planté là avec ses baguettes et une bonne phrase vulgaire comme
"fous les toi dans le cul".
Mais voilà, je ne suis pas dans un
film, j'ai fait profil bas, j'ai mangé, j'ai souri, j'ai simulé en
disant que c'était bon, c'était plus que bon, c'était formidable.
L'autre truffe m'a tout fait gouter. J'ai souri, j'ai tout gardé
jusqu'aux toilettes. J'ai beau être une crevette, je ne veux qu'il
croit que je me sente humiliée. Ma revanche, c'est mon silence. Il n' a
pas eu l'air de se rendre compte. Un jour je lui dirais.... peut être
Demain : La crevette "agaga popo tourniquet" domestique