Hongrie dans la nuit

Un coup d'œil à mon portable.

4h00 du matin.

Réveillé par un message.   

Tout aurait été plus simple si je n'avais pas traversé la frontière.

Si je n'étais pas à des kilomètres, rien ne serait arrivé.

Maintenant c'est trop tard, je suis réveillé.

Il faut que ça tombe sur moi maintenant, en pleine nuit.

Et je ne peux même pas répondre.

Je ne peux rien faire sinon relire.

J'allume la télé, fait le tour des chaînes.

Tente de rire aux caméras cachées hongroises mais le coeur n'y est pas.

Penser à autre chose.

Récupérer ma nuit.

Au lieu de ça, je me ronge inutilement.

Je regarde des talk-shows incompréhensibles.

Un peu d'information.

Non, aucun intérêt, j'éteins la télé.

Ne plus y penser.

Ne plus se dire qu'on vient de m'écrire.

Qu'on m'a prévenu maintenant.

Allez, un effort.

Fais le vide. 

Ni pense plus.

En même temps, le téléphone a sonné deux fois.

Alors pourquoi pas trois ?

Voilà, je suis à l'affût.

Ce qu'on m'a annoncé est sérieux.

ça ne pouvait pas attendre.

Rien ne me dit que ça ne continuera pas.

Que dans une heure, je recevrais d'autres nouvelles.

Au moment même où j'aurais recommencé à plonger.

Je ne peux pas éteindre mon téléphone.

Mon réveil est dessus.

Il faut que je vive avec cette angoisse.

SI je reçois d'autres nouvelles, tant pis.

J'en prendrai mon parti.

Je relis le message.

"Bouygues vous informe que le prix d'un appel est de 0,39 euros HT et que le cout d'envoi d'un SMS est de 25ct HT"

Il fallait bien qu'ils me l'annoncent maintenant.

Moi qui n'aspirait qu'à dormir...