Une vie en mille morceaux
En ouvrant ce blog, je ne pensais pas me laisser aller à la confession.
C'était plus pour m'amuser, pour le plaisir d'écrire et peut-être d'être lu. Le plaisir de savoir que ce qu'on fait est apprécié aussi. Bref, des choses légères loin de ce que je vais vous raconter.
Parce que j'ai une face sombre que ne connaissent que ceux qui me sont très proches. Une addiction, puisqu'il faut appeler un chat un chat, qui est en train de tout contaminer. Comment dire. Au début, c'était juste un défi, un bête jeu pour savoir si j'étais capable ou non. J'ai eu peur, j'ai eu un peu mal mais j'y suis arrivé et c'était une petite fierté. Pas de quoi en parler autour de moi mais quand même. Et puis, c'est devenu une habitude, quelque chose de simple. Trop simple.
Alors, pour se redonner de la fièvre, j'ai augmenté la dose. Il est facile de deviner la suite. J'ai eu des instants difficiles. J'ai arrêté de me nourrir. J'ai eu des tremblements. J'ai perdu la notion du temps, j'ai perdu mes amis de vue, j'ai beaucoup perdu. Pour tout vous avouer, j'ai failli tout abandonner. Mais non, il fallait continuer.
Pour Noël, j'en ai repris un peu, avec forcément, un dosage plus dur. C'est la fête, on a le droit de se faire plaisir. Tout sera oublié demain. Le problème, c'est qu'on retombe dans le même schéma. Il n'y a plus de demain, il n'y a plus de jour, ni de nuit, juste des moments où on se relève en ne pensant plus qu'à ça. On peut laisser passer une journée, le soir on revient sur le problème. Et on peut difficilement s'en passer.
J'espérais que ma femme me soutienne un peu. Mais rien du tout, elle en a racheté et une plus forte dose encore. Depuis, nous sommes tous les deux accros. Pas moyen de s'en sortir. Notre vie est un enfer. Ou plutôt un jardin des délices. En mille cinq cent pièces.
Voilà, tout ça pour vous dire, ne faites pas comme nous, n'achetez jamais de puzzle. Pour risqueriez d'y prendre goût et de vous déconnecter de la vie.