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crevette domestique
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19 juin 2016

Cendrillon et la pantoufle dégueulasse

 

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Au final, il ne restait plus que Cendrillon. 

- Le roi a promis de marier son fils à celle dont le pied serait bien juste pour rentrer dans la pantoufle. Mais là, excusez-moi mais on est un peu dans la merde.

- Je comprends... Mais quand il n'y a plus de prétendante...

La tante jeta un oeil mauvais à Cendrillon, espérant ainsi la voir disparaitre.

Trop tard.

- Et mademoiselle ?

- Oh, ce n'est pas la peine, ce n'est qu'une souillon. Et puis, qu'irait-elle faire au bal ?

La tante éclata de rire pour bien montrer l'absurdité de la chose. Le soldat, lui, se redressa.

- Tous les sujets doivent essayer la chaussure. Tous. Sans exception.

Le rire s'étrangla dans la gorge de la tante qui manqua s'étouffer.

- Approche ! Allez, ne me fais pas perdre mon temps.

Après un instant, Cendrillon obéit.

- Si vous saviez ce que j'ai pu voir ces dernières heures. Les gens ont une hygiène dégueulasse. C'est à vous couper l'appétit. L'une d'elles avait les pieds tellement secs qu'elle a rempli la pantoufle de peaux mortes. Et je vous parle pas des crevasses...

- Ah oui ?

La tante retrouva le sourire, invitant Cendrillon à s'asseoir près d'elle.

- Une autre avait le pied rempli de champignons. Même à la ceuillette, j'en trouve pas autant. Une boiteuse avait tous les ongles incarnés. Et regardez-là, sur le talon, ce sont les restes d'une ampoule explosée.

- Intéressant...

- J'ai beau frotter mais rien à faire, ça part plus. ça s'étale même.

- Ne faisons pas attendre ma servante, s'il vous plait, elle a encore beaucoup de travail.

- Vous avez raison. J'espère qu'elle n'a pas de gros pieds parce que la dernière fois, j'ai du forcer comme un dingue. La pauvre fille, j'ai cru qu'elle allait y laisser toute sa chair. Et regardez l'intérieur, c'est plus sale qu'une toilette d'autoroute.

La tante détourna le regard. Cendrillon hésita un instant. Le soldat lui pris le pied d'autorité et le glissa dans la pantoufle où, miracle, elle était parfaitement à sa taille.

- Ce n'est pas possible...

Le soldat n'en revenait pas. Pas plus que la tante qui rageait intérieurement. Cendrillon, elle, avait l'impression d'avoir les orteils plongés dans de la gelée de porc. ça glissait, ça chatouillait, ça faisandait joyeusement, comme si toutes les bactéries étaient au rendez-vous. Des petits morceaux d'os l'empêchaient d'être vraiment confortable.

Mais au moins, elle était devenu princesse. Sa vie allait changer pour toujours.

...................................................................................................................................................................................

- C'est obligé de retirer les chaussures ici ?

- Il faut bien que je...

- Non d'accord, mais franchement, les plaques d'eczéma, je vous le dis tout de go, ça me fout la gerbe.

Cendrillon dû se rendre à l'évidence, le prince était con. Déjà le soir du bal, elle avait bien senti que la discussion n'était pas son point fort. Elle avait tenté quelques sujets sur lesquels il n'avait pas rebondit, préférant parler de son physique, de ses beaux yeux, de tout ce qu'il aimerait lui faire. A minuit, n'en pouvant plus, elle avait préféré s'éclipser. Si seulement, elle n'avait pas perdu sa chaussure...

- Tu m'aurais dit "c'est moi, c'est mon pied", t'aurais pas tous ces problèmes.

- Oh ça va, dit Cendrillon en grattant ses dernières croûtes. Un peu de romantisme, ça fait de mal à personne.

- Un peu de romantisme, non. M'enfin, il y a plus excitant que de voir sa femme s'en mettre pleins les ongles.

Cendrillon soupira avant d'étaler sa crême. Le prince se tourna pour bouder.

Finalement, ils se marièrent et eurent de belles mycoses.

 

 

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Commentaires
R
J'ai assez peu d'avis sur les pieds, parce qu'ils sont généralement assez loin de ma tête :) <br /> <br /> <br /> <br /> Et pour ce qui est de Sceaux, j'imagine que c'est sur le blog du Monde ? <br /> <br /> Personnellement, j'ai "fait" Marie Curie et Lakanal, et je pense avoir eu beaucoup de chances, surtout en venant des Blagis. En ce qui concerne les profs, ma mémoire est sélective, je n'ai retenu que ceux qui m'ont encouragé, et ceux qui m'ont amusé. Les autres, les sadiques, les cinglés, je les ai oublié. Et à mon avis, ils m'ont oublié aussi :) <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée
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A
Les pieds d'adultes me répugnent. Je déteste l'été lorsque l'on est obligé de les voir dépassant des sandales. Pour moi, l'horreur, ce sont les babouches avec les talons négligés et les porteurs qui se permettent de sortir carrément leur pied. Si j'ai quelqu'un en face de moi dans le RER qui fait cela, je change de place.<br /> <br /> Sinon, sur un autre blog, j'ai vu que je partageais le dégoût de la ville de Sceaux.avec vous J'y ai passé mon adolescence et le lycée Marie Curie m'a fait découvrir ce qu'était l'enfer.<br /> <br /> Une salope de prof de maths m'a harcelée, humiliée, terrorisée parce qu'elle habitait Châtenay-Malabry et que mon père, promoteur immobilier (mais social !) avait un chantier à côté de sa maison.Depuis, je traîne un état dépressif alors que j'ai dépassé la soixantaine !<br /> <br /> Salutations
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