Le piratage limite le vol
J'arrive devant ma voiture, la vitre est brisée, les éclats sont par terre et sur le siège.
Bon.
Fais chier.
Il fallait que ça arrive mais ça fait chier quand même.
Je fais le tour des dégâts, pas grand chose au final.
La vitre bien sûr, un morceau de plastique détâché que je pourrais facilement remettre (du moins, c'est ce que je dirais ensuite alors qu'au fond de mon être, j'insulterais l'ingénieur qui a eu l'idée de construire ma voiture comme un meuble Ikéa) pratiquement rien sur le siège arrière, et pas grand chose non plus dans le coffre.
En gros, il a explosé la vitre, est rentré, a fait le tour, a fumé son joint dont le mégot traine encore sur mon siège et est reparti.
J'imagine qu'il cherchait un GPS que jamais il ne trouva.
Si j'avais su, j'aurais laissé un mot.
J'en ai pas.
C'est inutile quand on fait tout le temps le même trajet.
Un coup d'oeil dans la boite à gants.
Les papiers sont là.
Et tous mes cds aussi.
Ils sont nombreux, ils sont visibles, ils ne sont pas tous à moi.
Et pourtant, aucun ne manque à l'appel.
Finalement vive le téléchargement.
A l'époque du bas débit, il n'y aurait plus rien dans ma voiture.
Aujourd'hui, pourquoi s'emmerder à transporter des disques qui n'iront pas dans le MP3 ?
Autant les laisser sur place.
Dommage pour la vitre, pour l'air dans la figure, pour les éclats qui volent et le siège rempli de bris de verre qui me donnent l'air d'un fakir au volant.
De toute façon, c'est du Securit, ça ne coupe pas.
Et puis, j'ai toujours ma musique.
Grâce au piratage, je m'en sors pas si mal.